La perception des couleurs est un phénomène complexe, possible grâce à la réception des rayons lumineux dans la rétine de l’œil. La théorie de la perception visuelle donne une explication sur la manière dont nous voyons les couleurs, mais il est légitime de se demander si toutes les personnes les perçoivent de la même manière ! Le débat autour de la fameuse robe bleue ou blanche, en 2015, nous rappelle qu’il y a des différences entre chaque personne et que là où certains voient une robe bleue, d’autres la voient blanche !
Comment perçoit-on les couleurs ?
Un petit peu de théorie : l’œil humain perçoit la lumière directement ou après sa réflection sur un objet. La couleur de la lumière, quant à elle, dépend de la superposition des rayons lumineux. Il faut savoir que l’œil humain ne voit que les trois couleurs de base : le rouge, le bleu et le vert. Les autres couleurs apparaissent suite à la superposition des différents rayons. Par exemple, la superposition d’un rayon rouge et d’un rayon vert permet de voir la couleur jaune. Et lorsqu’il n’y a aucun rayon lumineux, l’œil ne perçoit pas de couleur (c’est le noir). Tout ceci s’explique par la théorie des couleurs. D’ailleurs, plus il y a de rayons lumineux superposés, plus la couleur est pâle (comme un joli rose pâle) et si les trois rayons primaires sont additionnés (le rouge, le vert et le bleu), l’œil perçoit une couleur blanche.
Les objets qui nous entourent, en réalité, ne possèdent pas une couleur en tant que telle, puisque celle-ci provient des rayons du soleil ou d’une autre source lumineuse, comme une lampe. Les objets ont des pigments qui ont pour particularité d’absorber ou de laisser passer certains rayons de couleur. Prenons l’exemple d’une pomme rouge : lorsqu’une lumière blanche (donc composée des rayons bleu, vert et rouge) atteint la pomme, celle-ci absorbe les rayons vert et bleu, mais réfléchit le rayon rouge, ce qui lui donne sa couleur.
Quid du daltonisme ?
Le daltonisme est un trouble de la vision qui affecte la perception de couleurs. Le nom scientifique de ce trouble est nommé dyschromatopsie. C’est une anomalie d’origine génétique qui entraîne une déficience d’un cône ou des trois cônes de la rétine. Cette anomalie n’est pas grave, mais cause une légère infirmité qui entraîne une confusion des couleurs, le plus souvent le rouge et le vert. Plus rarement, les daltoniens peuvent confondre le bleu avec le jaune ou, dans les cas les plus rares, souffrir d’une achromatopsie (absence de perception des couleurs), une vision tout en nuances de gris. Il y a donc différents degrés dans le daltonisme.
Du point de vue génétique, le daltonisme touche souvent les garçons issus d’une même famille. L’anomalie est présente dès la naissance. Lorsque les symptômes sont légers, les personnes concernées peuvent ne pas se rendre compte de l’anomalie. Ce sont souvent les parents ou les professeurs qui se rendent compte qu’il y a un trouble de la vision et dans ce cas un test daltonisme peut être pratiqué.
Le plus connu est le test d’Ishihara, qui utilise des planches de points colorés formant des numéros, et le test de Farnsworth-Munsell 100 Hue, où les participants organisent des disques colorés selon les nuances. Il existe aussi des tests en ligne pour une évaluation rapide, bien que moins précise. Ces tests aident à identifier et comprendre la perception des couleurs d’un individu, facilitant ainsi les adaptations nécessaires dans son environnement quotidien.
Est-ce que la perception des couleurs diffère d’une personne à une autre ?
Après le débat initié par l’Écossaise Caitlin McNeill sur la couleur d’une robe – blanche et or ou bleue et noire – le monde s’est divisé en interprétations. Quelle est la vraie couleur de cette robe ? Pourquoi certains la voient-ils bleue et d’autres blanche ? En réalité, même si la robe est véritablement bleue et noire, le fait de la voir blanche et or ne signifie pas que vous souffrez d’un problème ophtalmo ou que vous ne percevez pas les couleurs correctement.
Comme expliqué dans le paragraphe précédent, les couleurs ne sont pas liées aux objets, mais proviennent des rayons lumineux. De son côté, notre cerveau interprète les couleurs et les replace dans leur contexte. Cela signifie que la couleur de fond, la source lumineuse (naturelle ou artificielle) ou même une couleur de peau, peut changer notre manière de percevoir les couleurs et modifier les teintes des objets. C’est ce qu’il s’est passé avec cette fameuse robe : le cerveau des personnes qui la voient bleue et noire estime que la source lumineuse est artificielle et suffisante ; ceux qui voient la robe blanche et or perçoivent un éclairage naturel (plutôt bleu), ce qui pousse le cerveau à interpréter différemment les couleurs de la robe.
Pas de panique, vous n’avez pas de problème lié à la perception des couleurs ! Cependant, il existe des anomalies de la vision des couleurs, comme le daltonisme nous l’avons vu ou l’achromatopsie, une anomalie de la vision plus rare, où les objets sont uniquement perçus dans des teintes noires, grises ou blanches.
Perception des couleurs différente : quelles conséquences sur la vie quotidienne ?
Si vous êtes daltonien et que vous confondez le rouge avec le vert, par exemple, il n’y a pas de répercussion importante sur votre qualité de vie. À moins que vous ne soyez dans un métier qui requiert une vision et une perception des couleurs précises, comme les métiers d’électricien, décorateur, peintre, photographe, ou si vous travaillez dans un laboratoire ou un supermarché (le tri des fruits et légumes est compliqué), la plupart des métiers et carrières professionnelles s’offre à vous !
Pour le reste, votre seul risque est de ne pas être au top de la mode, en portant un pull rouge qui ne s’accorde pas avec votre pantalon, en pensant qu’il était vert ! Chez les enfants, le daltonisme n’a pas de conséquence sur la scolarité.
Et si vous voyez la robe blanche et or, au lieu de bleue et noire, vous risquez seulement de lancer un débat au repas de famille ou entre copines !
Sauf en cas de daltonisme ou d’achromatopsie, nous percevons toutes et tous les couleurs de la même manière. Notre cerveau, cependant, peut nous jouer des tours en interprétant les couleurs selon le contexte, ce qui peut nous faire voir une robe blanche, alors qu’en réalité, elle est bleue !
