Addict aux réseaux sociaux ou non, vous avez forcément vu passer la dernière tendance qui affole TikTok (entre autres) : le vabbing.
Contraction de “vagina” (“vagin” en anglais) et “dabbing” (“tamponner” en anglais), le terme “vabbing” désigne le fait de se parfumer avec ses propres sécrétions vaginales. Oui, oui, vos sécrétions vaginales, étalées sur votre cou, rien que ça.
La promesse ? Un immense succès auprès de la gente masculine, qui serait irrésistiblement attirée par vos phéromones sexuelles.
On vous propose aujourd’hui de démêler le vrai du faux de cette affaire, pour y voir plus clair à propos du vabbing.
Le vabbing, d’où ça sort ?
Comme toujours quand il est question de trends virales nées sur les réseaux, il est difficile de retrouver l’origine exacte du buzz. En l’occurrence, nous aurions bien du mal à dire qui a inventé le vabbing, la pratique, qui l’a nommée ainsi et qui l’a popularisée.
Toutefois, d’après le magazine en ligne Autostraddle, le vabbing ne date pas d’hier. Si l’on en croit la légende, c’est après avoir écouté un épisode du podcast Secret Keepers Club où l’une des hôtes expliquait que l’un de ses amis, après avoir entendu que les phéromones pouvaient agir sur le sex appeal, s’était mis à utiliser de la transpiration prélevée sur sa zone génitale comme parfum, qu’une jeune auditrice de l’émission a eu l’idée d’imiter la technique, en utilisant ses sécrétions vaginales comme parfum. D’après elle, l’expérience fut un succès.
Ensuite, grâce à la magie d’internet, la technique a été rebrandée en “vabbing” (petit nom beaucoup plus trendy) et partagée des milliers de fois sur les réseaux.
Le vabbing est né et, à en croire TikTok, fait tomber les hommes comme des mouches.
Comment ça marche(-rait) ?
Vous l’aurez compris, le fait d’appliquer un peu de ses sécrétions vaginales au niveau du cou ou des poignets aurait un effet proprement miraculeux sur ses capacités de séduction. Mais à quoi cet effet serait-il dû exactement ?
À en croire les chantres du vabbing, son extraordinaire efficacité serait tout simplement due au fait que les sécrétions vaginales contiendraient des phéromones sexuelles, phéromones qui induiraient une réponse comportementale stéréotypée chez les hommes, en l’occurrence une forte attraction.
Autrement dit, le fait que les hommes “sentent” les phéromones appliquées sur le cou d’une femme suffirait à la rendre très attirante, de façon immédiate.
Le problème, c’est que, évidemment, rien de tout cela n’est prouvé scientifiquement.
D’abord, il n’y a même pas de consensus scientifique pour dire que les humains produisent effectivement des phéromones (nous n’avons pas, à l’âge adulte, d’organe pour les “sentir”), ni que celles-ci aient un effet comportemental sur l’être humain, et encore moins que cet effet soit stéréotypé. Pourtant, c’est bien la réaction comportementale stéréotypée qui participe à définir ce qu’est une phéromone.
Ensuite, il n’y a eu aucune recherche spécifique concernant les effets du vabbing. Il n’a pas du tout été démontré que le fait d’utiliser ses sécrétions vaginales comme parfum a un impact (quel qu’il soit) sur les hommes. Évidemment, l’ignorance est encore plus grande si l’on s’éloigne du cadre hétérosexuel : est-ce que le vabbing fonctionnerait entre deux lesbiennes ? Et que se passerait-il si un homme gay se mettait au vabbing ? Attirerait-il des hommes se considérant hétérosexuels ?
Bref, c’est dans un océan d’ignorance scientifique que flotte la tendance du vabbing.
Faut-il tester le vabbing ?
Normalement, à ce stade, vous aurez deviné que nous sommes plutôt dubitatives quant à l’efficacité réelle du vabbing.
Toutefois, rien n’exclut que le vabbing ait effectivement un impact positif sur le capital séduction de la personne qui le pratique, peut-être simplement par effet placebo. Se sentant plus sexy, une femme est plus confiante, plus entreprenante et a donc plus de chances de séduire un homme (ou qui elle veut !).
Aussi, si d’aventure vous avez envie de tester le vabbing, pourquoi pas ? Sous réserve, bien sûr, de prendre quelques précautions sanitaires ! En particulier, si vous souffrez d’une IST, ce n’est probablement pas une bonne idée que d’étaler vos sécrétions au grand air, même si le risque de contamination est très faible comparé à un rapport sexuel.
Le vabbing : mode d’emploi
Si l’expérience vous tente, il vous suffira de récolter la précieuse essence à l’aide de vos doigts, de préférence à l’intérieur du vagin plutôt qu’au niveau de la vulve, puis de tamponner la substance là où l’on pose habituellement son parfum : derrière les oreilles, le long du cou et à l’intérieur des poignets.
Cependant, pour éviter tout désagrément lié à cette pratique, il est préférable de bien se laver les mains avant le prélèvement, et de le faire, idéalement, avec des ongles courts.
Ce qu’il faut retenir :
- Le vabbing consiste à utiliser ses propres sécrétions viginales comme un parfum.
- Grâce aux phéromones que ces fluides contiendraient, la “vabbeuse” serait instantanément plus attirante aux yeux des hommes.
- Cependant, aucune de ces allégations n’est soutenue par des données scientifiques, l’existence même des phéromones chez les humains est encore débattue par la communauté scientifique.
- Si vous voulez vous y essayer, pensez à bien laver vos mains avant et évitez la pratique si vous avez une IST active !